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Histoire

Ethymologie

Irodouër vient de la famille irodouër. Au cours des siècle, on rencontre les appellations suivantes : Isrodor (en 1123), Irrodor (en 1185), Irrodoir (en 1187), Errodoer (en 1250), Yrodouez (en 1513).

Histoire

Irodouër semble être un démembrement de la paroisse de Miniac. La paroisse d’irodouër est mentionnée pour la première fois en 1123 sous l’appellation "irodor". Donoal ou Donoald, évêque d’Alet (Saint-Malo) fait alors don aux moines du couvent de Saint-Melaine de Rennes, de l’église Saint-Pierre d’irodouër. La paroisse d’irodouër dépendait jadis de l’ancien évêché de Saint-Malo. La maison seigneuriale d’irodouër était le Plessis-Giffart.

L’an 1123, Donoald, évêque d’Aleth, se trouvant à Rennes, au couvent de Saint-Melaine, donna aux moines de cette abbaye l’église de Saint-Pierre d’Irodouër, « ecclesiam Sancti Petri de Isrodor », sauf tous les droits épiscopaux. Il accorda en même temps à l’abbé de Saint-Melaine le privilège de lui présenter le recteur d’Irodouër, et il investit cet abbé par le livre des Evangiles, sur lequel le prélat et son archidiacre jurèrent de maintenir cette donation (Cartulaire de l’abbaye Saint-Melaine, 169). Plus tard, le pape Luce III confirma, en 1185, Gervais, abbé de Saint-Melaine, dans la possession des églises d’Irodouër, « ecclesias de Irrodor ».

Vers le même temps, une contestation s’éleva entre Pierre Giraud, évêque de Saint-Malo, et les Bénédictins de Saint-Melaine, au sujet du recteur ou chapelain d’Irodouër et des revenus de son église ; les parties se soumirent au jugement d’Anger, abbé de Saint-Serge, d’Herbert, archidiacre d’Angers, et de Gilbert, chantre de la même église, qui réglèrent ce qui suit en 1187, à Angers même : L’abbé et les moines de Saint-Melaine, renonçant à la présentation du recteur d’Irodouër, la nomination de celui-ci appartiendra désormais à l’évêque de Saint-Malo et à ses successeurs ; les religieux de Saint-Melaine continueront toutefois de recevoir à Irodouër la part qui leur appartient dans les dîmes et dans les oblations de cette église ; le chapelain ou recteur nouvellement institué prêtera serment devant l’évêque de Saint-Malo et en présence de l’abbé de Saint-Melaine de fournir aux moines ce qui leur est dû à Irodouër (Cartulaire de l’abbaye Saint-Melaine, 185). La portion de dîmes et d’oblations à laquelle avaient droit les religieux de Saint-Melaine n’étant point déterminée dans cet acte, de nouvelles difficultés s’élevèrent à ce sujet ; cette fois, Pierre Giraud et l’abbé de Saint-Melaine prirent pour arbitre Herbert, évêque de Rennes de 1184 à 1198, qui rendit la sentence suivante :

"Désormais tout chapelain ou recteur pourvu de la cure d’Irodouër devra, avant d’en prendre possession, prêter serment, devant l’évêque de Saint-Malo et l’abbé de Saint-Melaine réunis, de fournir exactement aux moines de Saint-Melaine 3 quartiers de froment à la mesure d’Irodouër, quelle qu’elle soit, livrables à la Nativité de la Vierge, et de leur abandonner la moitié des offrandes faites à Noël et à Pâques dans l’église d’Irodouër (Cartulaire de l’abbaye Saint-Melaine, 185)".

Les Bénédictins de Saint-Melaine unirent ce qu’ils avaient à Irodouër à leur prieuré de Miniac, et ce dernier établissement ayant été supprimé en 1411, ils abandonnèrent leurs droits au recteur de Miniac, qui recevait encore chaque année, avant la Révolution, 4.8 boisseaux de froment, dus le 2 novembre par le recteur d’Irodouër.

Le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) nous apprend qu’à cette époque le recteur d’Irodouër levait un tiers des dîmes de sa paroisse et que les deux autres étaient partagés entre divers gentilshommes. Le recteur Jean Rastel déclara en 1790 cependant qu’il dîmait alors « à la trente-sixième gerbe dans toute sa paroisse, divisée en cinq traits nommés le Val, la Haye, la Chapelle, les Bois-Millon et la Garenne ». Il affermait les trois premiers traits 1 311 livres, et il estimait 900 livres les deux autres traits où il recueillait lui-même ; c’était donc un total de 2 211 livres de revenu brut. Mais il avait 834 livres de charges, savoir : 48 boisseaux de froment dus au recteur de Miniac-sous-Bécherel, estimés 226 livres ; décimes et droits synodaux, 133 livres ; pension d’un vicaire, 350 livres , et entretien du chanceau et du presbytère, 125 livres ; de sorte qu’il ne lui restait que 1 377 livres de revenu net (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 1 V, 29, et Pouillé de Rennes).

Lorsque vers 1152 fut fondée l’abbaye de Montfort, Geoffroy, fils d’Ulric, donna à ce nouveau monastère la terre de la Chapelle, en Irodouër, « in Irrodoir terram Capellœ » (D. Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I, 614). Les chanoines réguliers de Montfort avaient encore en 1679 un bailliage dans la paroisse d’Irodouër. C’est peut-être là l’origine des maisons nobles des Chapelles-Valoyses et des Chapelles-Mauvoisin, signalées en Irodouër en 1513. Ces terres tiraient vraisemblablement leur nom d’anciens sanctuaires disparus depuis bien des siècles (Pouillé de Rennes).

ANCIENNE NOBLESSE de IRODOUER

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 17 nobles de Irodouër :

  • Guillaume d’YRODOUER de Villausénéchal (40 livres de revenu) : excusé comme appartenant à la maison du duc ;
  • Guillaume d’YRODOUER de la Palleraye (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;
  • Raoul d’YRODOUER de la Pruparaye : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;
  • Olivier DE BRERONT de Breront (120 livres de revenu), capitaine de Combourg en 1484 : défaillant ;
  • Olivier DE BRERONT de la Garaine (60 livres de revenu) : défaillant ;
  • Bertrand DE LA HAYE du Quengo (30 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;
  • Jehan DE LA HAYE de la Chaussonnière (10 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît en archer ;
  • Pierre DE LOURME (10 livre de revenu) : défaillant ;
  • Pierre DE PARTENAY (20 livres de revenu), notaire en 1473 : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;
  • Jehan DE QUEBRIAC des Chapelles (300 livres de revenu) : défaillant ;
  • Guyon DU FROST (160 livres de revenu) : à pied ;
  • Edouard FOURNIER (10 livres de revenu) : défaillant ;
  • Olivier GIFFART de Plessis-Giffart (70 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;
  • Bertrand MAUVOISIN (50 livres de revenu) : défaillant ;
  • Jehan RESMONT de l’Hôpital (15 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;
  • Bertrand THOMAS (15 livres de revenu) : défaillant ;
  • Jehan URSEAN de la Noë (5 livres de revenu) : porteur d’une brigandine et comparaît armé d’une jusarme ;